Débat Public Nouveaux Réacteurs Nucléaires et Projet Penly

26/01/2023

            Débat Public Nouveaux réacteurs nucléaires et Projet Penly

Les rencontres relatives au Débat Public sur les Nouveaux Réacteurs Nucléaires et Projet Penly se poursuivent ainsi que le prévoit le code de l’environnement.

Ce Jeudi 26 Janvier devait avoir lieu à Lille celui dédié au coût et financement du programme EPR2 et Penly, malheureusement une dizaine de personnes ont perturbé son déroulement en rendant impossible tout échange et discussions.
Le débat a donc été finalement annulé…

Vous trouverez ci-après deux contributions que notre bureau souhaitait présenter, ce qui a été rendu impossible.

  • Les coûts de production d’électricité :

Afin de comparer les coûts de production de l’électricité, il convient de comparer ce qui est comparable. Et donc de comparer des coûts incluant le système complet.

Et donc inclure en plus du coût de production, le coût de la flexibilité (afin de garantir à tout moment l’équilibre production – Consommation) ainsi que l’aménagement des réseaux de transport de l’électricité, les énergies intermittentes étant variables dans le temps et largement décentralisées.

Cela n’a aucun sens de comparer les coûts au pied d’une éolienne ou d’un panneau photo voltaïque avec le coût à la sortie d’une centrale nucléaire.

Ceci reviendrait à comparer le coût du KWh quand la météo le permet à celui du KWh nucléaire quand le consommateur en a besoin.

  • Le coût de production et le taux d’actualisation retenu.

Celui-ci permet de calculer la valeur actuelle d’un actif en prenant en compte le niveau de risque du futur (prix du marché, bonne réalisation du projet, travaux supplémentaires en cours de réalisation).

La valeur du coût de production est fortement liée à la valeur retenue de ce taux d’actualisation, spécialement pour les centrales nucléaires dont le temps de construction est long et donc un retour sur investissement tardif.

Ainsi avec un taux d’actualisation de 4%, le coût de production serait de 60€/MWh pour l’EPR2 et de 100€/MWh avec un taux de 7%.

D’où l’importance d’obtenir des modes de financement qui  partagent  les risques, notamment par des garanties données par l’état et la création d’un mécanisme de régulation, de la même manière que pour les énergies intermittentes et ainsi respecter la neutralité technologique.

2.

Nous gardons confiance dans la capacité de notre pays à continuer à faire du nucléaire civil, sûr et compétitif.

Nous y sommes d’autant plus favorables qu’il s’agit du moyen de production le plus efficace d’électricité bas carbone.

Garder une production nucléaire importante dans le mix électrique nous semble essentiel. Une production d’électricité à 100% de renouvelable nous paraît ni raisonnable, ni souhaitable, ni correspondre à un optimum économique ou environnemental pour les raisons suivantes :

  • A cause des incertitudes techniques autour de l’intermittence et des moyens d’y remédier. Il existe encore de nombreux verrous technologiques à lever ;
  • Côté Sobriété, le coup porté à nos habitudes, à notre niveau de vie et nos modes de vie serait beaucoup trop sévère pour qu’il soit supportable ;
  • Côté coûts, même si les coûts du nouveau nucléaire ont augmenté, il a l’avantage de pouvoir produire tout le temps et par tous les temps ; si on tient compte du coût de l’intermittence, les énergies intermittentes reviendront forcément plus chères. N’oublions pas qu’il faut satisfaire deux équations : celle de la quantité d’énergie à produire sur l’année, ou une période donnée, mais aussi la puissance à satisfaire à chaque instant, car l’électricité ne se stocke pas, sinon de manière indirecte et limitée

 

Conclusion : Il nous faut construire de nouveaux réacteurs pour remplacer la majeure partie des anciens. L’ENJEU à 50% de nucléaire n’est pas gagné. En face celui des 50% restant avec les ENR ne l’ai pas non plus!. Pour cette raison, si on veut définitivement écarter les énergies fossiles il faudrait :

– relever le plafond des 50% de nucléaire ;

– mettre en place un mix énergétique qui associe le nucléaire et les ENR, mais qui reste pilotable pour le réseau électrique, et qui assure l’indépendance énergétique du pays ;

– faire évoluer le marché européen de l’électricité qui a montré ses limites ;

– revenir aux fondements d’un service public de l’électricité.